Le projet s’implante sur la commune de Beaujeu (69430), au cœur d’un vallon resserré dessiné par les reliefs des monts de Gonty à l’ouest et de Cornillon à l’est. Cette topographie marquée façonne un site à l’identité paysagère forte, où la construction s’inscrit dans une dynamique nord-sud dictée par la configuration naturelle du terrain. Le bâtiment se connecte au nord à une large cour, en lien direct avec l’axe structurant de la commune, assurant une interface urbaine lisible et fonctionnelle. Vers le sud, il s’ouvre sur un parc paysager arboré, offrant un cadre calme et dégagé, en résonance avec l’environnement naturel. Construit à la fin du XIXe siècle, l’édifice témoigne des pratiques architecturales traditionnelles du Beaujolais : moellons de calcaire et galets liés à la chaux, enduits partiels et encadrements en tuffeau révèlent un savoir-faire local et une attention portée aux éléments structurels comme décoratifs. Ce patrimoine vernaculaire constitue un socle fort, porteur d’histoire, sur lequel s’appuie une démarche de transformation respectueuse et ambitieuse.

Dans un contexte de changement climatique où les épisodes de chaleur extrême deviennent de plus en plus fréquents, la question du confort estival s’impose avec acuité. Le maintien de températures intérieures acceptables, en particulier en période de canicule, est un enjeu de santé publique et de performance énergétique. C’est pourquoi des simulations thermiques dynamiques seront menées pour chaque scénario de travaux envisagé, afin d’évaluer les niveaux de confort atteints et d’identifier les stratégies les plus efficaces : inertie, protection solaire, ventilation naturelle ou rafraîchissement passif. L’objectif est clair : permettre au bâtiment d’entrer durablement dans les zones de confort d’été, tout en minimisant le recours à des systèmes actifs.

La qualité de l’air intérieur, enjeu clé dans un projet hôtelier, sera traitée avec soin à travers l’installation d’une ventilation double flux, limitant les pertes thermiques tout en garantissant un air sain. Ce système pourra être complété par un échangeur adiabatique, utilisant l’eau de pluie récupérée pour rafraîchir l’air sans recours à une climatisation active. En parallèle, un diagnostic ressources a été mené afin d’identifier les matériaux existants pouvant être réemployés. Ce souhait fort de valoriser le gisement disponible s’inscrit dans une démarche cohérente de frugalité, de confort durable et de respect du bâti patrimonial.